Cosmos Arabica
Cosmos Arabica
Cette nuit-là, dans ce café, tout me parut lointain. Je reculais en mon être, avançant dans le non-sens. Mon ouïe étouffée par mon crâne de plomb, et mon regard enneigé, comme un vieux cathodique. Je chute si loin en moi-même que l’on eût dit une catabase. Mon âme se brise en traversant l’atmosphère.
La stase est infiniment courte, je plane plus haut que tous mes sens. Je me sens dos au soleil. L’homme éclipse le Dieu, mais sans l’atteindre. Je regarde Hélios d’un œil moqueur, puis me tourne vers la Terre.
Couronné de l’astre de feu, je perçois la masse des singularités qui s’agitent. Sociétés, intrigues et guerres, là-bas, ne sont que silence ici. Dans le ciel, l’observateur les comprend et partage le mutisme divin. Jamais je n’eus été plus libre qu’en dehors de moi-même et des hommes. Au fond, n’existent-ils que…
— « Vous reprendrez quelque chose, monsieur ?
— Hmm… non merci, c’est parfait. »
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