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24 heures à pleurer

24 heures à pleurer

Pubblicato 31 ott 2025 Aggiornato 31 ott 2025 Horror
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24 heures à pleurer

Comment cette poussière de merde avait-elle pu atterrir dans son œil ?

Et surtout, comment avait-elle pu s’y accrocher au point de ne pas pouvoir la déloger ?

Marseille. Le soleil chauffait à blanc la couche de crasse et de tags sous laquelle se cachaient les façades d’époque avec leurs pépites insoupçonnées. Les cigales peinaient à se faire entendre au milieu du tumulte des travaux et de la circulation. Les piétons ne faisaient que passer comme des ombres dans les artères pauvres en vitrines.

Et lui, il était là devant son miroir maculé de crottes de mouches avec sa foutue poussière dans l’œil. Les flacons de sérum physiologique vides s’accumulaient à ses pieds. Malgré tous les rinçages, cette pourriture de poussière était résolue à rester là.

Là !

Là !!

Là !!!

Par dépit, Hégésippe (1) finit par s’allonger. Tenter de trouver le sommeil pendant que son œil pleurait… Qu’elle heure était-il ?

15h13.

Les yeux fermés, la douleur se faisait moins insupportable. De toute façon, sa vision était troublée par les larmes qui tentaient de noyer l’indélicate intruse. Un oeil voyait à peu près bien. L’autre ne voyait que des ombres, comme sous trois mètres d’eau, peut-être plus. Il ne pouvait pas vraiment évaluer la distance. Mais tous les torrents qui passaient là semblaient impuissants. Le pauvre homme avait l’impression de sentir la minuscule chose s’accrocher à son œil avec ses petites griffes.

Ne plus y penser. Ne plus penser au goût ni à l’odeur des larmes. Qu’elle heure était-il ?

15h14.

Non. Ne plus regarder l’heure. Pour regarder l’heure, il faut ouvrir les yeux. Et ouvrir les yeux fait mal.

Hégésippe tenta de penser à quelque chose d’agréable, bucolique et rafraîchissant. Il essaya de se remémorer la douceur des forêts poldèves. (2) Mais ses pas le ramenèrent à la chambre aux murs plus ou moins blancs. Et toujours cette foutue poussière…

Il y a avait bien ce coin qu’il appréciait à quelques foulées de la maison de son enfance. Sous les frondaisons, des brimbelles à foison. Il avait l’habitude de mettre autant de myrtilles sauvages dans son ventre que dans son seau. Mais avant que le souvenir des tartes de sa mère ne réveille ses papilles, l’étroit couloir aux murs plus ou moins blancs le ramenait dans la chambre aux murs griffés.

Quelqu’un avait déjà cherché à s’échapper cette chambre chichement meublée. À en juger par les marques laissées sur les murs, ses ongles ou peut-être ses griffes, devaient être en piteux état. À moins que son œil vitreux ne lui joue des tours. Les larmes coulaient toujours et stagnaient plus ou moins…

Quel autre voyage pouvait-il faire, allongé les yeux fermés ?

C’était un samedi soir à Montfavet. Les bars étaient fermés. Normal pour un samedi soir dans la périphérie d’Avignon. Même l’épicerie était fermée. De toute manière, il était sorti sans tire-bouchon. Autant sortir tout nu ! Quand bien-même l’épicier aurait pu lui vendre une bouteille de vin, il n’aurait pas pu l’ouvrir. Par contre le très étroit couloir aux murs griffés était disponible. Un lieu familier qui menait à la grande chambre vide tout aussi familière.

Quel plaisir de griffer les murs ! Le crissement de ses ongles sur le plâtre sec raisonnait dans tout l’espace. Cela lui faisait oublier les petits couinements de la poussière dans son œil. Et puis, il avait fini par avoir ses repères : l’interrupteur, l’huis de la fenêtre, l’accroche du lustre…

Le lustre ?

N’était-il pas censé se trouver au plafond ?

On s’en fout ! Griffer ! Pleurer ! Griffer !

GRIFFER !

Couloir. Chambre.

Griffer…

Quelle heure était-il ?

15h13. Pile un nycthèmère.

Il avait vraiment dormi 24 heures ?

Au moins, la poussière dans l’œil ne le gênait plus. Hégésippe ne pleurait plus. Et finalement son oreiller n’était même pas mouillé. D’habitude, après une nuit de sommeil, le lit était trempé de sueur. Et malgré ces 24 heures sans s’hydrater, il n’avait même pas soif. Par contre, il ressentait une gène indéfinissable au bout des doigts. Plus précisément au niveau des ongles.

L’essentiel était d’en avoir fini avec cette vilaine poussière. Il frotta la peau parcheminée de son bras un peu endolori. Et il écouta les bruits de la ville qui lui semblaient avoir un peu changé. Ou peut-être plus qu’un peu.

Les volets s’ouvrirent, laissant entrer un monumental uppercut de lumière. Hégésippe ne cligna pas des yeux. Quand bien même, ses paupières asséchées n’auraient rien arrêté. Cette soudaine clarté inonda le mur quelques microsecondes après les rétines éreintées. Un mur qui avait saigné sous les coups de griffes.

La rue Auguste Dupin (3) avait considérablement changé. Les devantures des commerces, les façades, les passants, les véhicules, tout semblait daté d’une époque qui n’avait pas encore existé. De tels changements en seulement 24 heures ! Voilà qui est étonnant !


Notes en bas de Page et Crédits :

(1) Clin d’œil à Paul Birault

(2) Clin d’œil à Alain Mellet

(3) Clin d’œil à Edgar Allan Poe. Aucune rue ne porte ce nom à Marseille.


Illustration de couverture générée sous Adobe Firefly à partir d'un prompt original. Tous droits réservés.


Notice de transparence : Œuvre originale protégée par le droit d’auteur et horodatée. L’auteur en interdit formellement son utilisation à des fins d’entraînement d’IA, sans limite de territorialité et de temporalité.

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Déjà à ouvrir la boite, l'image me fait bien rare.

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