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JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 20 avril

JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 20 avril

Pubblicato 20 apr 2020 Aggiornato 28 set 2020 Cultura
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JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 20 avril

20 avril

Il fut question d’un remède miracle qui se trouvait être dans la composition de l’eau des aquariums.

Depuis l’Elixir du Suédois, déjà célébré dans l’Antiquité, et qui traite également la tension artérielle, la sinusite, l’insomnie, les mycoses, les acouphènes et la constipation, l’humanité n’a jamais manqué de médecines naturelles, d’huiles essentielles, de potions et de lotions admirables – mais aucun pharmacien, sorcier, marabout ou fakir n’avait songé à l’eau d’aquarium. Ce fut la ruée. Les commerces de chiots, chatons, poissons exotiques et puces apprivoisées ayant dû fermer sur ordre des Autori­tés, on les cambrio­la.

Un olibrius n’eut pas à se compromettre autant, il avait son propre élevage de conchonius rouge, d’agamyxis pectinifrons et d’ancistrus dolichopterus sur le montant de la cheminée du salon. Prenant l’aquarium à bras-le-corps, selon le témoignage de sa famille, il but toute l’eau. Il est mort. Il y a à l’œuvre dans l’eau douce un principe bizarre, s’il ne s’était pas étouffé avec un pois­son. Ou avec sa connerie.

J’eus moi-même une expérience malheureuse avec un aquarium, je me permettrai de la relater, ne suppo­sant pas qu’on risque de m’interrompre, exaspéré par mon bavar­dage, d’autant que l’association d’idées entre la vie en aquarium et notre confinement était inévitable et sera intéressante pour mon propos. L’intempestif pourrait s’étonner qu’un homme de ma di­mension intellectuelle ait eu le moindre goût pour les pois­sons rouges. D’abord, je ne les mangeais pas, ensuite ils avaient cet avantage d’être silencieux et de ne pas récla­mer à sor­tir, enfin ils me tenaient compagnie. Une belle eau bleutée tin­tait mon salon rendu à l’obscurité, et m’asseoir dans mon fauteuil favori pour regarder la promenade pa­resseuse de Malabaricus dans son écosystème, valait bien un poste de télévision et m’assoupissait autant que les en­quêtes de l’inspecteur Barnaby.

Et justement, j’aurais eu bien besoin de cet inspecteur quand je m’aperçus vivre une intrigue criminelle. J’avais inau­guré l’aquarium avec un lot de dix poissons de diverses espèces achetés au même moment. Dès le troisième jour, Gasteropélécus mourut déchiqueté. Le lendemain, c’était au tour de Gastromizon d’être égorgé. Et quand Kryptopterus mourut d’une mort assez moche, j’en fus certain, un assassin sé­vissait dans mon bocal. J’étais sur l’île des dix petits Nègres. Je passai de longues jour­nées (je suis rentier) à chercher des indices, à collecter des informations sur les suspects, assez peu coopé­ratifs au demeurant, ne se souvenant d’à peu près rien, une fois passé un tour d’aquarium, et donc voués à des habitudes semblables à celles des habitants de notre ville, je me documentais en éthologie ichtyologique et j’épiais les comportements, aucun n’était si­gnificatif, les poissons ne sont pas très dé­monstratifs et leurs gros yeux n’exprimaient aucun sentiment, ce qui, d’ailleurs, me reposait. Je songeais avoir acheté un piranha par inad­vertance, mais au­cune de mes bêtes ne correspondait à la description de ce sombre psychopathe.

Au septième meurtre je conclus qu’à l’évidence il y avait là des espèces inconciliables mais je n’avais toujours pas trouvé l’assassin. Quand Peckoltia Butterfly fut seule en vie avec Macropodus ma connaissance du sujet ne me permit pas d’espérer en l’amour.

J’avais à choisir comme Salomon entre une victime po­tentielle et un bourreau assuré. Ce jour-là je fus la Main de Dieu et jetai Macropodus dans la cuvette des toilettes, autre mi­lieu marin et justice qui me parut équitable, sauvant l’un sans tout à fait condamner l’autre, mon indulgence pour les filles étant par ailleurs inexpugnable. Qu’auriez-vous fait, belle scandalisée ? Vous auriez choisi de sauver le mâle.

Ruminant cette ténébreuse affaire, je supposais qu’elle avait une morale, mais pas plus qu’autrefois, je ne sus la découvrir. Je ne voyais pas pourquoi, non plus, je me remémorais, ce soir-là, le Mystère du bocal bleu, et de plus aussi minutieuse­ment, si ce n’était pour me faire du mal. La culpabilité est aussi une distraction. J’allai l’apaiser dans mon lit bien chaud.

 

à suivre dans :

http://impeccablemichelcastanier.over-blog.com

 

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