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JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE – 13 juin
Pubblicato 13 giu 2020
Aggiornato 13 giu 2020
Cultura
3 min
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Pubblicato 13 giu 2020
Aggiornato 13 giu 2020
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JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE – 13 juin
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13 juin
Le retour du mal et le sentiment qu’il donna d’une inexorable fatalité eut cet effet paradoxal de rendre la population plus sociable.
On agit comme si on vivait ses derniers instants – ce qui aurait dû être le cas depuis la naissance, et qui était parfois envisagé mais jamais soutenu – et chaque inconnu rencontré était soudain le dernier ami qu’on aurait, et dans ces conditions extrêmes, sans se soucier plus s’il était infecté ou si soi-même on l’était, mais tenant pour acquis qu’on l’était tous ou ne tarderait plus à l’être, l’étranger était fêté, embrassé et dorloté. Saisi d’une extravagante générosité, si on avait été esquimau, on aurait partagé sa fourrure d’ours, son igloo et sa femme au profit des vieux chamans. Comme on n’avait pas d’igloo on partageait dans les louanges
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