La presse: le 4e pouvoir
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La presse: le 4e pouvoir
Le pouvoir de la presse:
C'est presque devenu un geste anodin, durant de longues années: lire son journal. Quel journal? On s'en fiche! On se tient au courant des dernières nouvelles, avec des formats différents: quotidiens, hebdomadaires, mensuels, etc...
De nos jours la presse est partout et à tous les niveaux: locaux, régionaux, nationaux et internationaux.
La quantité et la diversité des journaux imprimés a rarement atteint un éventail aussi large: informatifs, satiriques, journaux d'investigation, d'opinions... Journaux papiers, télévisés, amateurs ou professionnels sur internet...
Que vous consommiez la presse sous une forme ou une autre, vous avez en général un objectif simple. Et celui-ci est commun à nombre de nos compatriotes: s'informer.
Répondre à la question quotidienne "Tiens, qu'est-ce qu'il s'est passé aujourd'hui?" est une activité relativement récente. Certes l'Histoire de la presse est ancienne et mériterait tout à fait d'y dédier une page entière, mais aujourd'hui nous allons lui préférer un simple constat. Il n'a jamais été aussi facile de s'informer... Et de se désinformer.
Mais la désinformation non plus ne sera pas notre sujet de ce jour.
Non, aujourd'hui, nous vous proposons de nous poser une question trop absente des débats:
"La presse est-elle en passe d'être officiellement reconnue comme le 4e contre-pouvoir?"
Le journalisme: un véritable contre-pouvoir
Lorsque plus rien ne va, que l'on ne comprends plus rien à la situation, et comme dit la chanson: "who you gonna call?" : Les journalistes.
Imaginez: vous détenez des informations. lesquelles? On s'en fiche. mais vos supérieurs vous disent de les jeter, d'oublier ça, de n'en rien faire.
Soucieux de votre probité, vous souhaitez contacter le ministère afin de l'alarmer sur la situation, quelle qu'elle soit, mais là aussi on vous envoie bouler.
Qui vous reste-t-il?
La presse.
La presse est un contre-pouvoir puissant. Elle a déjà fait tomber des gouvernements (Richard Nixon et le scandale du Watergate, par exemple) et elle en fera certainement tomber d'autres. Dans quel but? Celui de faire éclater la vérité. Une vérité que la population demande et qu'elle mérite. Car pour rappel dans notre société démocratique, la diffusion de fausses informations est un délit depuis le XIXe siècle. Eh oui, les fake news ça date pas d'hier.
Un p'tit bilan des accomplissements du 4e contre-pouvoir
Dans le journalisme, il existe une branche qui n'a malheureusement plus le vent en poupe, c'est le journalisme d'investigation.
Alors qu'est-ce que c'est? L'investigation, c'est tout simplement une enquête. Les travailleurs et les travailleuses vont chercher des indices de contre-vérités, contacter des sources, et cela peut prendre parfois plusieurs années, mais au final, ils nous révèlent des affaires tout à fait scandaleuses impliquant souvent des personnalités célèbres, voir des représentants de la nation.
L'investigation est une des bases du journalisme. Sans elle, il ne resterait que des pantins condamnés à répéter des éléments de langage.
Afin de vous donner une idée, voici un aperçu des affaires dont nous n'aurions sans doute jamais entendu parler si des journalistes n'avaient pas mené l'enquête durant ces 10 dernières années:
2012: Affaire Jérôme Cahuzac. Alors ministre délégué en charge du budget dans le jeune gouvernement de François Hollande. Mediapart révèle alors des soupçons de fraude fiscale et de blanchiment d'argent. Mr Cahuzac sera contraint de démissionner de son poste au gouvernement en 2013. Il sera finalement condamné en appel à 2 ans de prison ferme, 300 000€ d'amende et 5 ans d'inéligibilité.
2014: L'hebdomadaire Le Point révèle un système frauduleux de financement des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. C'est l'affaire Bygmalion qui se clôturera en 2021 avec la condamnation de Mr Sarkozy et sa détention à domicile sous surveillance électronique durant un an.
2017: PenelopeGate; ou "Affaire Fillon". Révélée par le Canard Enchaîné. Mr Fillon est accusé d'avoir embauché sa femme pour des emplois fictifs dont les salaires étaient, eux, bien réels: Le préjudice est estimé à un million d'euros d'argent public.
2018: Affaire des comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon, révélée par Mediapart, aujourd'hui toujours en cours. Les responsables du financement de la campagne de 2017 du candidat insoumis sont suspectés d'avoir grossis des factures afin de percevoir par la suite leur remboursement par l'Etat.
2018: Scandale des détournements de fonds européens par les agriculteurs corses, révélé par Mediapart. Sur l'île de beauté, une simple déclaration orale suffit à justifier de faire paître ses bêtes dans un pré, même si celui-ci ne vous appartient pas et que vous n'avez pas l'accord du propriétaire. De nombreux agriculteurs ont ainsi découvert que leurs pâturages étaient exploités et déclarés à d'autres noms que les leur. L'exploitation de grands pâturages pour de nombreuses bêtes permettait en une simple déclaration de toucher les aides de la PAC.
2021: Amnesty International et Forbidden Stories révèlent que le logiciel espion Pegasus, créé par une entreprise israélienne a été détecté dans le téléphone de journalistes internationaux, de militants pour les droits de l'Homme, ainsi que dans ceux d'avocats et de chefs d'Etats.
2025: Les violences policières de Sainte Soline révélées par Libération et Mediapart
Pourquoi reconnaître officiellement la presse comme 4e pouvoir?
Cette reconnaissance pourrait grandement modifier la la manière de considérer, percevoir et surtout la façon de travailler des journalistes.
Une institution représentant la Presse au même niveau que le Législatif, l'Exécutif ou la Justice, permettrait d'exercer un véritable contrôle, une véritable pression contre le sentiment d'impunité de certains représentants du pays.
Les "journalopes", les "fouilles-merde" comme il était alors courant de les nommer, auraient alors de véritables accréditation, de véritables droits en tant que contre-pouvoir indépendant. Fini le temps où il fallait passer par des procédés plus ou moins légaux pour faire éclater la vérité.
Aujourd'hui, nous avons l'Arcom à la télévision qui sert de "gendarme de l'audiovisuel public", mais est-il nécessaire de rappeler que le ou la présidente de l'Arcom est directement nommé(e) par le Président de la République? paie ton indépendance...
Reconnaître la presse en tant que 4e Pouvoir la mettrait à l'abri du rachat à des buts idéologiques. On n'imagine pas qu'un milliardaire puisse acheter la Justice? Eh bien il est temps de faire pareil avec le journalisme! Cela permettrait également d'assurer aux journalistes le statut de fonctionnaire indépendant. Un agent de l'Etat chargé d'enquêter sur quoi que ce soit de suspect, surtout si cela touche à la probité d'un gouvernement ou d'une institution comme la Justice ou la Police par exemple.
Cette nouvelle institution serait la garante de l'Etat de droit, au même niveau que le conseil constitutionnel: un bras armé de stylos et d'appareils photos s'assurant que l'Etat respecte les lois qu'il édicte. Elle assurerait à ses ressortissants la protection pleine et entière du pays. Et toucher à un journaliste reviendrait alors à la même chose que de toucher à un juge, un ambassadeur ou à un gendarme, c'est-à-dire à un agent de l'Etat.
Rappelons que récemment dans le théâtre de guerre de Gaza, 212 journalistes ont été assassinés par Tsahal dans un silence médiatique assoursdissant
Les dangers de la privatisation
Durant longtemps les sources journalistiques ont été peu nombreuses. Mais nous sommes au XXIe siècle. Et il est grand temps de mettre à jour notre façon de voir et de concevoir l'utilité du journalisme.
Dans un monde de fake news, ou les technologies sont désormais capables de créer de faux articles de presse toutes seules, il est urgent de protéger le véritable travail de vérification de l'information et d'investigation.
En 2025, en France, 90% des quotidiens vendus sont la propriété de magnats de l'information. Des milliardaires qui n'hésitent pas se servir de leurs médias privés pour faire valoir leurs idées ou leurs intérêts.
La privatisation des médias engendre des procédures-bâillons. Des méthodes de licenciement indignes où l'on propose de l'argent en échange du silence.
Pour que cela n'arrive plus. Pour une presse libre et forte, il est temps de reconnaître la presse à sa juste valeur. Celle d'un véritable contre-pouvoir.

Publication du Monde diplomatique: "Médias français: qui possède quoi?" datant d'Avril 2025
Sources:
Les différentes enquêtes de Mediapart
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