

Le Soldat, la Rivière et la Leçon du Val
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Le Soldat, la Rivière et la Leçon du Val
Je me suis librement inspirée du poème 'Le Dormeur du Val' d'Arthur Rimbaud pour en créer une fable (ou du moins, tenter de le faire) .
Dans un vallon secret, où la verdure était douce et la rivière, claire comme l'argent, chantait sa
mélodie éternelle, un jeune Soldat s'était allongé. Le soleil généreux, descendu des sommets
fiers, inondait ce petit coin de paix, faisant scintiller l'herbe et le cresson bleu où sa nuque
reposait. La bouche ouverte, le visage exposé, il semblait dormir d'un sommeil profond, étendu
sans un mouvement.
Les bêtes des bois, passant par là, s'étonnaient de tant d'immobilité.
La Biche Curieuse s'approcha, flairant l'air : "Il respire à peine", pensa-t-elle.
La Loutre Prudente, qui pêchait dans le ruisseau, observa : "Il sourit comme un enfant, mais il ne
se lève pas pour jouer."
L'Oiseau Chanteur, posé sur une branche, reprit sa mélodie joyeuse, mais l'homme ne tressaillait pas.
Le soleil monta haut dans le ciel, puis déclina, peignant le val de teintes chaudes. La Nature, dans
sa grande indifférence, continuait son cycle : la rivière glissait, les herbes frissonnaient. Elle le
berçait de sa douce chaleur, mais le froid de l'immobilité persistait. Les parfums des fleurs, si vifs,
ne troublaient pas sa narine. Le Soldat demeurait là, la main sur sa poitrine, immuable, trop tranquille.
À la tombée du jour, lorsque la Chouette Sage vint prendre son envol, elle vit ce que les autres
n'avaient pas compris. Le cœur du Soldat ne battait plus. Les deux petites taches rouges sur son
côté droit racontaient l'histoire que le Val, dans sa splendeur trompeuse, avait dissimulée.
Morale : Ainsi va le monde, où la beauté cache parfois le plus grand des silences.
Et la Nature, indifférente au sort des hommes, poursuit son œuvre, sans joie ni pleurs.

