Chapitre 3
Chapitre 3
Il est six heures trente. Le genre d’heure où le monde n’est encore qu’une carcasse de silence, mal dégrossie par la lumière grise du matin. Tout semble à la fois trop calme et trop chargé, comme si quelque chose venait à peine de finir… ou s’apprêtait à commencer.
Je pousse la porte du laboratoire.
Il ne fait pas froid, pourtant un frisson remonte ma nuque dès que j’entre. Pas à cause de la température. À cause de l’air. Il est saturé d’odeurs invisibles : le sucre fondu refroidi sur de l’inox, les effluves amers de chocolat noir abandonné, la vanille infusée qui n’a plus d’endroit où aller. Mais surtout, il y a ce silence. Pas un silence vide. Un silence épais, vivant, presque organique. On entend le laboratoire respirer. Un peu comme une bête endormie. Une bête qu’il ne
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