

CHIEN.NE.S DE VIE : second confinement
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CHIEN.NE.S DE VIE : second confinement
Cinq jours. Cinq interminables journées que mon maître et ma maîtresse se retrouvent H24 à la maison. “A la maison” est malheureusement une expression, le terme approprié est "à l’appartement". Je ne suis pas à plaindre en réalité, car le fils unique des Bertin est actuellement en Erasmus à Budapest. Les 95 mètres carré de parquet dans le quinzième arrondissement de Paris suffisent allègrement à deux personnes et à un caniche. La quiétude de cet arrondissement essentiellement composé de petits-bourgeois présente justement l’avantage de disposer de plusieurs parcs et jardins. Mais en ce mois de mars 2020, c’est la queue entre les jambes que j’erre devant le parc André-Citroën. Quatre jours qui me paraissent une éternité tant ma balade du soir nous amenant avec Patrice, mon maître, le long de la Seine en longeant la péniche Thalassa après avoir uriné dans les parcelles de fleurs dudit parc, me manque.
Paris est magique, chantaient les ultras du PSG depuis le Parc des Princes lorsque je regardais les matchs de Ligue 1 la truffe calée sur mon Patou, me grattant le dos de sa main libre ; l'autre tenant une bière insipide chez le supporter de sofa. Je parle à l’imparfait car ce satané virus a eu raison de nos championnats sportifs. Mon maître de 59 ans est un sportif averti, et le duo de canapé que nous formons ne manquait pas une retransmission des plongeons de Neymar et des cartons jaunes de Marco Verratti pour contestation arbitrale.
Comment occupe-t-on nos journées depuis qu’un confinement raisonnable nous impose de rester à la maison ? En biologiste salarié par l’ARS d’Ile-de-France, je tiens tout d’abord à féliciter l’intégrité de mon maître qui n’a pas cédé à la migration dans la maison de famille du Pouliguen.
Marie, ma maîtresse, appartient à ces précieuses personnes qui tiennent leur ligne de conduite peu importe les circonstances. Combien de fois l’ai-je entendu sermonner Lucas, le fiston de la famille, à l’âge de l’adolescence et des frustrations : “Mon chéri, n’oublie pas jamais la devise de Jean-Jacques Rousseau qui prônait de ne pas faire aux autres ce que tu n’aimeras pas que l’on te fasse”. Marie enseigne le français dans un collège REP+ de Bagneux et n’a jamais demandé d’affectation à Paris intra-muros estimant que “si des profs de milieux privilégiés comme moi ne vont pas se mêler à d’autres environnements, je ne suis plus en mesure de défendre la mixité sociale qui m’est chère”. Bref, vous avez compris que Marie et Patrice rejoignent (par choix) dans les statistiques les 83% de Parisiens confinés, ce qui n’est pas une partie de plaisir comparativement à mon frère de portée, Totor, qui vit dans un pavillon en bordure de l’Oise à Pontoise.
Jour 1
Le premier jour du confinement, le soleil brillait sur Paris. Ce qui mérite d’être pointé car le climat depuis mon mini-balcon est d’ordinaire plus proche de celui de Bruxelles que de Bordeaux. Marie narrait à Patrice son inquiétude quant à l’assiduité des collégiens à suivre des exercices depuis la plateforme internet de l’Éducation nationale. Mon maître arrosait avec minutie le bonsaï et rassurait sa douce en lui caressant le dos avec une tendresse émouvante. Observant le calme plat dans la rue durant cet après-midi parisienne, je me suis interrogé sur l’intégrité de mes maître et maîtresse. Elle est confortable la baraque du Pouliguen… Puis l’océan à deux pattes du jardin… Bon, ça ne sert à rien de refaire l’histoire, on ne bougera pas. Ici, c’est Paris.
Le soir, quelle ne fut pas ma surprise en revenant de la cuisine où je me suis enfilé une gamelle entière pour compenser les nouvelles du JT de France 2 annonçant que les sorties seraient limitées, que ce soit pour les mouflets ou les canidés. Je traînais donc la patte depuis la cuisine pour squatter un coin de canapé où ma gueni
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