Pour le mouvement
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Pour le mouvement
Le tracé soulève à peine un pied tandis que les bras cherchent l’élan, les deux mains serrées au-dessus d’un visage évoqué, les cuisses contractées par les touches épaisses de peinture.
En un geste la scène peut être modifiée, peut passer de la légèreté à la tragédie.
Presque la description d’un danseur …
C’est ainsi qu’il m’est apparu
ce bûcheron entamant sa tâche avant que le tableau ne soit achevé : surpris en pleine action, il attirera après coup le regard du spectateur sur l’arbre entaillé, arbre qui paraît soudain fragile avec sa blessure béante.
L’homme n’a aucune hésitation, les morceaux de bois qui gisent derrière à ses pieds ne sont à l’époque que le fruit de son labeur mais aujourd’hui pourraient devenir autant de mutilations ; sur la hache ce trait couleur sang au dos du manche en soulignerait l’effet avec cette ironie parallèle du bois contre bois !
En comparant l’oeuvre picturale au modèle de base, un nouveau billet commandé par la Banque Nationale suisse en 1908, on note sur la première illustration
les arbres plus nombreux
leurs feuilles
au sol quelques plantes
et au loin un paysage verdoyant
Un cadre qui atténue la brutalité du geste pour faire reculer l’homme d’un plan.
Par contre en 1910
un désert blanc se substitue au décor, composition qui remet en avant le personnage dont la seule rivale demeure une tache bleue tel l’oeil d’un cyclope menaçant l’avenir de son ennemi.
Ô Combien aurais-je aimé être Ferdinand Hodler pour avoir peint "Le Bûcheron"
Photo de couverture et film : montages de Chantal Perrin Verdier
Sources : Musée d’Orsay, exposition Modernités suisses (jusqu’au 25 juillet 2021) - numizon plateforme spécialisée dans la numismatique papier-monnaie.
Musique : Extrait de la Symphonie n°7 en la majeur, OP. 92, Allegretto, Beethoven