Augustin (Anne Fontaine, 1995)
Augustin (Anne Fontaine, 1995)

Le principal intérêt de ce film très court (1h) réside dans le personnage d'Augustin, joué par le petit frère de Anne FONTAINE, Jean-Chretien SIBERTIN-BLANC qui fait sa première apparition à l'écran. Pour le reste, la réalisation fait très cheap et très amateur. On a affaire à un collage plutôt décousu de scénettes proche du film à sketches: Augustin à son bureau, Augustin et la directrice de casting, Augustin garçon d'hôtel, Augustin et la femme de chambre (déjà chinoise!), Augustin tourne un bout d'essai avec Thierry LHERMITTE dans son propre rôle, Augustin passe la soirée avec un pote amateur d'autographes de vedettes de music-hall etc. Les acteurs semblent improviser ce qui n'est pas pour rien dans l'impression d'amateurisme que dégage le film. L'idée qui se cache derrière ce dispositif est de mettre les interlocuteurs d'Augustin mal à l'aise face à ce personnage sans filtre et parfois sans limites, c'est pourquoi Anne FONTAINE étire les scènes jusqu'à ce que cela devienne gênant (ou franchement ennuyeux). Pour tenter d'aérer le film, Anne FONTAINE fait circuler à vélo son personnage dans les rues de Paris (une référence à "Mon oncle" (1957)?) sur des airs traditionnels portugais (en référence à l'origine d'Augustin) ce qui est plutôt sympa et termine sur une scène à la campagne totalement ratée.
En bref, on sent le potentiel du personnage, notamment les caractéristiques de "l'autiste savant". On est pas encore dans l'apprentissage instantané des langues mais l'obsession pour les chiffres et la mémorisation des détails est éloquente "Je suis employé depuis 10 ans au crédit central d'île de France. Je travaille au service du contentieux. Je suis le numéro quatre du comité d'imputation qui traite les dossiers d'impayés. Nous enregistrons chaque année 800 cas de faillite, 6200 décès et 20 mille divorces. Grâce au mi-temps, je ne travaille que 3h38 par jour et je gagne 4500 francs par mois, primes comprises, sans compter le treizième mois (...) Il est 11h38. J'ai terminé ma journée." Reste à construire à côté du phrasé et du comportement décalé un corps burlesque et une vraie intrigue, ce sera "Augustin, roi du kung-fu" (1998).
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