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Est-ce que ce monde est sérieux ?

Est-ce que ce monde est sérieux ?

Pubblicato 6 giu 2025 Aggiornato 6 giu 2025 Politica
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Est-ce que ce monde est sérieux ?

Lorsqu’une société, ou le paradigme qui la soutient, est sur le point de s’effondrer, la valeur des choses s’inverse. Ou plutôt, celle des mots. Quand l’effondrement est total, les puissances en place s’approprient ces nouveaux mots pour détourner les individus de ce qu’ils sont. Le langage devient un champ de mines sémantiques, une arme de contrôle, un terreau pour l’ignorance…


Dès lors, avoir une ligne de conduite et la suivre devient complexe dans un monde où les repères sont brouillés, où les valeurs semblent inversées.


‘’Les personnes raisonnables et de bonne foi deviennent, dans ce miroir déformant, des extrémistes.” Et les véritables extrémistes, eux, se parent du masque de la raison et de la vertu. Parce que les mots le permettent. Parce que les mots, détournés de leur sens initial, peuvent faire dire tout et son contraire. Cette inversion des valeurs est magistralement exprimée par Orwell dans “1984”, mais aussi dans “La Ferme aux animaux” ou encore “La zone du dehors”...


On peut aussi parler de l’effacement des mots, des idées, des exemples de l’histoire. Les erreurs oubliées sont répétées sans cesse, et là où l’expérience devrait être destinée à nous apprendre, il ne reste que des creux sémantiques. Ces creux sont alors comblés par les manipulateurs de tous bords pour détourner le propos de son sens premier.


Nous vivons dans un monde qui s’effondre en permanence, depuis toujours. Chaque révolution, chaque nouveau cycle entraîne un effondrement — comme notre corps lutte contre la mort depuis le premier instant de sa vie.


L’effondrement n’est pas une anomalie : il est inhérent à la vie. Mais dans ce chaos cyclique, comment trouver sa place, si chaque mot que l’on prononce est systématiquement interprété à travers le prisme d’une idéologie, d’un dogme ou d’une case préfabriquée ?


“Quoi que tu fasses, on te critiquera toujours. Alors dis, fais et crée simplement ce que tu penses.”

  1. Gael Crutzen


Aujourd’hui, chaque parole peut être saisie, triturée, réorientée pour servir une cause qui n’est pas la nôtre. Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il est devenu omniprésent. Dans les médias, dans la sphère publique, et maintenant jusque dans l’intimité de nos échanges privés, les gens ne se gênent plus pour cracher leur haine à la figure de l’autre. Le paradoxe, c’est que même ceux qui pensent bien faire, qui se croient dans le camp du "Bien", finissent par mépriser leurs concitoyens, affirmant qu’ils "ne voient pas les choses de la bonne façon".


Mais la vérité n’est jamais monolithique. Elle est faite de nuances, d’incertitudes, de contradictions fécondes. J’ai entendu récemment que "la nuance est ce qui permet aux extrêmes de s’imposer".


Ce n’est pas exact… C’est même l’inverse. La nuance est ce qui empêche les extrêmes de régner. Ce qui leur donne du pouvoir, via une vision manichéenne du monde, une pensée binaire : blanc ou noir, bien ou mal, pour ou contre, l’Océania ou l’Eurasia…


Une pensée souvent dictée par un pouvoir dominant, qu’il faudrait soit abattre, soit glorifier. La nuance, elle, ouvre l’espace du dialogue. Elle autorise les dissonances, les zones grises, les hésitations. Elle permet de parler, vraiment.


Le problème, c’est que beaucoup confondent la nuance avec le "en même temps". Cette idéologie molle, cette soupe tiède à base de poudre de perlimpinpin, que Macron et d’autres nous servent depuis des années. Une neutralité de façade qui ne dit rien, ne tranche rien, et prétend tout concilier sans jamais rien affronter.


Alors ces gens-là, souvent bien installés, se plaignent qu’on les empêche de s’exprimer, tout en censurant ceux qui ne pensent pas comme eux. Tout se dilue. Les mots perdent leur poids. Les idées deviennent des slogans. La pensée s’épuise dans des batailles sans fin, où chacun finit par se perdre dans des jeux de langage dont il ne maîtrise plus les règles.


Comment s’en sortir ? Pour moi, la réponse est simple, presque naïve : il faut simplifier le monde. Pas l’appauvrir : le clarifier. Ramener les valeurs à ce qu’elles étaient dans leur essence.


Parfois, il faut savoir revenir en arrière — pas pour régresser, mais pour retrouver le sens originel des choses. Redonner aux mots leur poids, leur vérité. C’est aussi ça le rôle de l’histoire.


C’est l’un des rôles que les auteurs peuvent s’attribuer : redonner du sens. Pas faire de la polémique gratuite. Ne pas faire de la politique (politicienne), ne pas attiser les passions vides. Juste remettre les mots debout. La poésie, la philosophie et tous les courants littéraires permettent de proposer le sens, dénoncer les dérives, empêcher les idéologies néfastes ; c’est aussi pour ça qu’il y aura toujours des gens pour vouloir censurer, effacer, déchirer, brûler les livres.


Le paradoxe, c’est que pour redonner du sens, il faut parfois provoquer. Faire émerger la controverse ; non juste pour choquer, mais pour éclairer. Nommer les tensions pour mieux les dépasser. Le faire non pas contre les autres, mais avec eux ; En cherchant ce que la parole peut encore réparer.


Pour conclure, je ne poserai qu’une seule question — une question qui, j’en suis sûr, résonnera pour certains d’entre nous :


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