

Les bouiquinistes de la région, ceux de la rue Danton...
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Les bouiquinistes de la région, ceux de la rue Danton...
L’inspecteur Lavigne prit congé et profita de sa présence en ville pour se renseigner. Il savait que tous .Les bouiquinistes de la région se connaissaient au moins de réputation, aussi se rendit-il rue Danton et entra chez Ty Korn, un lieu bien connu des amateurs de livres anciens de la ville de Brest. L’endroit regorgeait de trésors – de l’édition rare, des reliures d’art –, mais aucun ouvrage ne semblait traiter de sciences occultes. Malgré tout, l’inspecteur, simple amateur et donc peu sûr de son fait, se présenta :
— « Inspecteur Lavigne. ».
L’homme aux cheveux gris lui sourit poliment :
— « Que puis-je pour vous, inspecteur ? ».
— « Connaissez-vous Yves Le Coz ? ». L’homme n’hésita pas une seconde.
— « Oui, bien sûr. Que se passe-t-il ? ».
— « Rien de grave. C’est une simple enquête de routine. ».
— « Vous m’inquiétez, Inspecteur… ».
— « Il ne faut pas. Vous allez comprendre : je cherche un livre, disons, euh… spécial. ».
— « Ah bon, lequel ? ».
— « La croisée des chemins. ».
— « Ah ça, pour être spécial, il est spécial. Je ne le connais que de réputation. ».
— « Et alors ? ».
— « Et alors, en matière de réputation, on fait mieux, Inspecteur. ».
— « Pouvez-vous être plus clair ? ».
— « C’est un traité de magie noire, les illuminations d’un moine du quatorzième siècle… ».
— « Mais qu’a-t-il de si particulier ? ».
— « Vieux, et de plus, unique. Je crois savoir qu’il a disparu pendant la révolution, beaucoup le pensaient détruit. Et puis comme par magie, au début du siècle, un collectionneur corse s’est vanté, dans les milieux avertis, de l’avoir retrouvé. ».
L’homme se tut. Lavigne vit qu’il ne disait pas tout ce qu’il savait.
— « Et ? ».
— « N’oubliez jamais qu’il n’en existe qu’un seul exemplaire sur Terre, et que certains tueraient pour le posséder… ».
— « Ça c’est déjà fait. Êtes-vous sûr de ne rien oublier, de m’avoir tout confié ? ».
L’homme hésita.
— « Euh, oui… enfin, je crois. ».
— « Peut-être le nom de famille de ce collectionneur corse ? ».
— « Oh pardon… Pâcome, Pierre Pâcome. D’ailleurs, il est mort dans des circonstances troubles. ».
— « Pierre, vous êtes sûr ? Ne serait-ce pas plutôt, Igor ? ».
— « Non, l’histoire que je viens de vous conter date. ».
— « De quelle période parlez-vous, elle se situe avant ou après-guerre ? ».
— « Un peu avant quarante ! ».
— « Sa mort ne fut pas un accident, je présume ? ».
— « Asphyxié, seulement personne à l’époque n’a cru au suicide. ».
— « Cela m’étonne peu, merci Monsieur… ».
— « Stephan. Guy Stephan. ».
Quand l’inspecteur sortit, il pensa que, décidément, Yves Le Coz, le Quimpérois, devait en savoir plus qu’il ne voulait bien le dire. Connaissait-il Igor Pâcome ? Lavigne avait hâte de l’interroger sur ses terres, à Colbert.
*
**
C’était l’heure de pointe sur Brest. Bloqué place Albert
1er, les véhicules au pas devant l’université, Lavigne com- mençait à en avoir l’habitude. Son instinct ne le trompait pas: dans cette affaire, il sentait qu’un témoin se terrait, celui qui savait et qui, au final, se taisait. Qui ? Le peintre ? Une autre question revenait sans cesse : les chiens loups, qui d’autre pouvait les approcher ?
Quelqu’un qui ne devait pas avoir peur des chiens, hormis
Maxime, et Yann, la liste n’affichait pas d’autres noms.
Lavigne aimait longer les lacs de Saint-Renan, il y trou-
vait une paix qui ne semblait exister nulle part ailleurs. Il passa par la vieille route sinueuse mais si tranquille, bordée de talus, d’arbres sans feuilles. Un quart d’heure plus tard, il arrivait à l’entrée de l’Aber.
Les corbeaux toujours à croasser et à s’occuper de leurs nids dans le bois, la grille blanche imposante de la maison de maître mordue par la rouille annonçaient la couleur, et ce n’était pas le cœur. Puis le bourg vide, le passage de l’église, un univers mortel, si calme aujourd’hui, et qui le lendemain se verrait troublé par l’inhumation du mage du Rumorvan. Le ci
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