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Sous la mer d'azur, douce et transparente,

Vivait une tortue, très vieille, très lente.

Elle nageait loin, sans bruit, sans détour,

Goûtant chaque vague, comme un mot d'amour.

Non loin de son antre, sur un vieux rocher,

Un crabe râleur passait ses journées

A grogner, pincer, à faire des grimaces:

"Trop de sable! Trop d'poisson! Trop rascasses!"

La tortue passait, sereine et muette,

Et parfois glissait, d'une voix discrète:

"Tu râles, mon brave, mais qu'as tu gagné?

Le monde est le même, qu'on rie ou qu'on grogne."

Le crabe répondait, mordant dans ses mots:

"J'ai pas l'temps de rêver, moi, j'ai du boulot!"

Mais vint un grand soir, un vent furibond,

La mer se fâcha, gifla l'horizon.

Les vagues en furie broyèrent les fonds.

Et le crabe trembla, seul sous l'horizon.

Glissant dans la houle, la tortue revint

Et d'une nageoire, lui évita un bien triste destin.

Elle ne dit rien, il n'en fit pas trop.

Mais depuis ce jour... il râle moins haut.

Moralité

Même les grognons dans leur carapace

On besoin un jour, d'un cœur qui les embrasse