Prologue
Prologue
Confession avant procès
Je vais vous faire gagner du temps.
Oui, c’est moi.
Oui, tout.
Les femmes de Whitechapel.
Les lettres écrites à l’encre et au sang.
Les chiffres, les symboles, les jeux de piste.
Les corps que vous avez appelés “victimes” pour ne pas dire “matière”.
Je n’ai jamais été fou.
Je n’ai jamais été possédé.
Je n’ai jamais été plusieurs.
J’ai simplement vécu trop longtemps.
Vous aimez croire que le mal est chaotique. Qu’il surgit par accident, par colère, par pulsion.
C’est rassurant.
Cela vous évite de regarder ce que vous encouragez vraiment.
Car à chaque époque, vous m’avez offert la même chose :
des journaux, des gros titres, des visages horrifiés, des débats, des théories.
Vous m’avez donné une scène.
Je n’ai fait que jouer.
Aujourd’hui, vous voulez un monstre définitif.
Un coupable total.
Un récit qui se referme.
Très bien.
Mais souvenez-vous de ceci, avant de tourner la page :
je n’ai jamais tué pour le plaisir.
J’ai tué pour continuer à vivre.
Et vous avez regardé pour continuer à croire que vous étiez innocents.
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