Porté par un partenariat entre l’Europe et l’Islande, un projet éducatif inspire une prise de conscience écologique et un nouvel esprit de collaboration.

Au nord de l’Islande, entre fjords silencieux et lumières boréales, l’université d’Akureyri joue un rôle central dans la réinvention de l’éducation grâce à sa participation au projet européen Green Tales. Portée par les enseignantes Anna Karen Úlfarsdóttir et Sigrún Rósa Kjartansdóttir, cette initiative insuffle créativité et sensibilité environnementale au sein de Valsárskóli, une petite école primaire rurale nichée dans le village de Svalbarðsströnd.

Réputée pour son approche pédagogique personnalisée et ses liens étroits avec la communauté locale, Valsárskóli incarne l’idée que les écoles rurales peuvent être de véritables laboratoires d’innovation. À travers le récit, l’animation et les projets interdisciplinaires, Green Tales développe la maîtrise du numérique, l’éveil écologique et un sentiment d’appartenance à une identité européenne partagée, ouvrant la voie à de nouveaux échanges culturels et à une coopération entre territoires.

_{Valsárskóli, dans le village rural de Svalbarðsströnd, au nord de l’Islande.}

De quelle manière le projet Green Tales contribue-t-il à stimuler la créativité des élèves et des enseignants ?

En participant à cette collaboration internationale, les élèves sont plongés dans un univers mêlant récit, animation et production multimédia, des activités qui éveillent l’imagination et les encouragent à explorer de nouvelles formes d’expression. Travailler à partir de scripts issus de différentes cultures, tout en créant leurs propres récits, développe à la fois leur écriture créative et leur sens artistique. L’ajout de voix off et d’effets sonores vient enrichir leur maîtrise des outils techniques.

Du côté des enseignants, cette opportunité de collaborer avec des pédagogues et des artistes venus d’autres pays européens insuffle un regard neuf à leur pratique. La structure interdisciplinaire du projet, à la croisée de l’éducation à l’environnement, des arts et du numérique, les incite à concevoir des cours plus inventifs, plus engageants. Ce travail en réseau, au-delà des frontières, contribue à installer une dynamique pédagogique vivante, où la créativité n’est pas seulement encouragée, mais véritablement mise à l’honneur pour le bénéfice commun des élèves et des enseignants.

_{Création de séquences narratives dans le cadre d’un storyboard de bande dessinée.}

Selon vous, quelle influence Green Tales pourrait-il avoir sur l’avenir de l’éducation, dans votre région et au-delà ?

Green Tales encourage une approche de l’apprentissage plus créative, collaborative et ouverte sur le monde, en croisant les arts, les technologies et la sensibilisation à l’environnement. Le projet incite les écoles à mettre en place des démarches interdisciplinaires qui impliquent les élèves en profondeur et les préparent à évoluer dans un monde connecté.

Selon vous, quel est l’apport européen le plus significatif du projet Green Tales ?

L’un des apports les plus importants de Green Tales au niveau européen est de réunir élèves et enseignants de différents pays autour d’un échange d’idées, de cultures et de créativité. Le projet permet aussi à chacun, enseignants comme élèves, de prendre conscience que leur territoire, leur vécu et leur regard local ont une véritable valeur. Cela renforce la fierté, la confiance en soi, et encourage le travail en équipe ainsi que l’exploration de nouvelles façons d’apprendre à l’échelle européenne.

_{Un moment de concentration en classe lors d’une séance de dessin avec le projet Green Tales.}

En quoi le projet Green Tales a-t-il modifié la manière dont les élèves perçoivent et abordent les enjeux écologiques ?

Green Tales a permis aux élèves de Valsárskóli de relier les questions écologiques à leur quotidien, mais aussi au monde qui les entoure. En créant des récits et des animations autour des éléments naturels, l’eau, la terre, l’air et le feu, les élèves s’impliquent de manière créative et réfléchie, ce qui renforce leur compréhension et leur sens des responsabilités envers l’environnement. Le fait de découvrir des points de vue écologiques venus d’autres pays, à travers les histoires d’élèves étrangers, leur offre également un regard élargi et enrichissant.

Pourriez-vous partager un moment marquant ou une réussite particulière liée à Green Tales dans votre classe ?

L’un des moments les plus marquants a été le démarrage de la partie musicale du projet. Les élèves étaient d’abord timides et réservés, mais Emil, le musicien, a su établir une vraie connexion avec eux. Une fois leur zone de confort dépassée, tout a changé : ils ont commencé à prendre du plaisir et à s’investir pleinement dans l’activité. Un autre temps fort a été l’appel en visioconférence avec les élèves turcs. Nos élèves ont trouvé cet échange très intéressant et, en en reparlant ensuite, beaucoup ont exprimé le souhait qu’il y ait eu davantage de moments comme celui-là.

_{Des élèves découpent des formes pour créer ensemble des scènes en collage papier.}

En quoi la collaboration entre élèves et enseignants a-t-elle évolué grâce à Green Tales ?

Pour le moment, la collaboration entre les élèves et les enseignants reste globalement similaire à celle que nous pratiquons habituellement. Green Tales a offert des opportunités intéressantes, mais nous n’avons pas encore observé de changements significatifs dans les dynamiques de coopération au quotidien.

Quel impact Green Tales a-t-il sur le sentiment d’identité européenne et la conscience culturelle des élèves ?

Green Tales renforce le sentiment d’identité européenne et la conscience culturelle des élèves en les connectant à des jeunes d’autres pays à travers des projets créatifs communs. Cette expérience favorise l’ouverture, l’appréciation des différences culturelles, la reconnaissance de valeurs partagées, et nourrit un sentiment d’appartenance à une communauté européenne élargie.

Valsárskóli a toujours cultivé un fort esprit créatif, mais la participation à Green Tales a élargi nos horizons bien au-delà de l’Islande. — Anna Karen Úlfarsdóttir et Sigrún Rósa Kjartansdóttir

Lisez la première partie de cet article ici : Au cœur du Nord : Green Tales et l’élan créatif des élèves islandais – Partie I

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L’article est également disponible en anglais, en deux parties : Partie I et Partie II.

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