

Jour numéro 11 : Piqûre
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Jour numéro 11 : Piqûre
Qui a peur des libellules géantes ?
Moi, en tout cas, je n'étais pas vraiment rassurée le jour où j'en ai vu une.
Celle que j'ai rencontrée s'était introduite par la fenêtre ouverte de la cuisine d'entreprise de la boîte où je travaillais à l'époque. C'était une copie conforme de celle que vous pouvez voir sur la photo, foret de ponte compris, et elle faisait bien ses vingt ou vingt-cinq centimètres de long. J'aurais dû la prendre en photo, tiens.
Sa taille la rendait indubitablement intimidante.
En plus, j'ignorais à l'époque que l'organe tout au bout de sa longue queue était un foret de ponte et non un dard. Un organe qui n'existe que chez les femelles et qui est bien trop émoussé pour pouvoir transpercer la peau humaine. Il ne perce que les parties tendres des plantes pour y déposer des œufs. (D'un côté, heureusement. Pas amatrice pour servir de couveuse à des œufs d'Alien.) Le chêne qui trônait pile devant la fenêtre lui paraissait-il l'endroit idéal pour faire sa ponte ?
Je ne peux que faire des suppositions.
Il n'en reste pas moins que voir un spécimen de cette taille se suspendre au plafonnier, avec un double appendice dont on se demande si ce n'est pas un dard, une couleur verte qui quoi qu'on en dise évoque le poison et une couleur noire pas plus rassurante, comment dire... ça inspire le respect.
Je serais bien partie immédiatement en courant et en hurlant, mais...
Pour commencer, mon repas de midi était entreposé dans le frigo et le micro-ondes indispensable pour le réchauffer se trouvait lui aussi dans la cuisine. Pour rester productif pendant une longue journée de travail, on a besoin de se sustenter.
Ensuite, la bestiole n'avait pas un comportement agressif. Elle se contentait de rester bien sagement et bien calmement accrochée à son plafonnier, en vrombissant de temps en temps.
Enfin, si je devais quand même rester le temps nécessaire pour sortir mon repas du jour du frigo et pour le réchauffer... autant en profiter pour le consommer sur place et puis faire ma "Spull" une fois que j'en aurais fini, comme je le faisais chaque jour.
Je suis donc partie du principe que du moment que Dame Nature n'attaque pas la première, si on lui fout la paix, elle aussi nous fout la paix. C'est ainsi que ce jour-là, j'ai pris mon déjeuner en face d'une libellule géante. C'est une compagnie comme une autre. Parfois les homines sapientes sapientes ne valent pas beaucoup mieux.
Je ne vous cacherai cependant pas que ce jour-là, je ne me suis pas attardée dans la cuisine plus longtemps que le strict nécessaire...
... même si en réalité, je ne courais pas un grand danger parce que comme je l'ignorais alors, et contrairement à ce que certains redoutent, les libellules ne piquent pas.
Crédit image : © Joris Hoefnagel, "Giant Dragonfly", XVIème siècle - wallartprints4u.com

