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JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 24 mai

JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 24 mai

Publicado el 24, may., 2020 Actualizado 24, may., 2020 Cultura
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JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE : 24 mai

 

24 mai

Ne dirait-on pas que le nombre des imbéciles s’est multiplié avec l’apparition du virus ? Pas du tout ! Simplement ils se confirment, ils sont plus évidents, ils ont des signes extérieurs qui ne sont plus seulement la démarche lourde, le regard limité, la parole incertaine, répétitive ou divagante.

Vous les voyez surgir de terre comme la moisissure après la pluie, paraît-il, bien que je ne sache rien de la vie de la moisissure. Apparemment ils ignorent tout des informations médicales qui ont récemment grisé notre vie. Ils ne savent même pas qu’une pluie d’acide est tombée sur la ville. Ils pullulent dans les pâtisseries, les marchés, les moindres boutiques. On a le bonheur de voir pleinement leur visage à découvert, d’apprécier leur air bon enfant, leur placidité satisfaite. On savait qu’ils existaient, on en avait parfois croisé sans en être bien sûr, l’indulgence est si grande, maintenant on en était certain, ils étaient là, parmi nous, ils n’avaient pas à se cacher, ils n’avaient pas la peau verte ni d’antennes à la place des yeux, ils nous ressemblaient, un peu.

Ces esprits indigents, ces mal oxygénés peuplent la terre depuis les origines et, une fois tout le mal possible causé, ils s’enfouissent dans cette même terre avec des mouvements de scarabée, se cachant eux-mêmes et leur provision de crotte pour passer l’éternité dans leur minuscule pyramide inversée.

En revanche les esprits bien ventilés ne sont pas chose commune, on les distingue à ce qu’on ne voit d’eux que leurs beaux yeux consternés sous le masque médical, à leur refus énergique d’entretenir une conversation idiote avec tout ce qui n’est pas eux, à leurs incessants déplacements de cavalier hystérique sur un échiquier urbain dément – à leur effroi quand ils rentrent chez eux se laver éperdument des miasmes corrosifs de la ville et de l’incurable bêtise.

Jusqu’à présent, dans ma grande naïveté, je croyais qu’on reconnaissait avoir de la chance à cela seul qu’on n’y pensait pas, n’en ayant pas besoin. Aujourd’hui j’ai besoin de toute la chance que peut réunir un homme dans sa pauvre vie d’homme. Je ne veux pas finir crotte momifiée dans la pyramide d’un insecte.

à suivre dans :

http://impeccablemichelcastanier.over-blog.com

[l’image est de Marcel Félix de San Andrés]

 

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