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Chapitre 5 - né de l'eau

Chapitre 5 - né de l'eau

Publicado el 21, may., 2020 Actualizado 21, may., 2020 Bienestar
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Chapitre 5 - né de l'eau

 

Au fond d'une grotte sous-marine,

Je cherche de l'air pour respirer.

Mon instinct de survie me pousse vers le haut,

Vers la faible lumière qui éclaire la surface de l'eau.

 

Tel une lave en émoi,

Dans la cheminée d'un volcan,

Je me bas pour monter le long des parois,

Vers l'oxygène manquant.

 

Je suffoque.

 

Mais gonflé par la vie en moi qui court,

Je nage à la vitesse d’une bombe,

Me bat pour que la lumière en moi voit le jour,

Pour que je naisse et sorte enfin de cette tombe.

 

Je pousse sur mes mains,

Mes membres tétanisés de cet effort surhumain,

L'étau des parois se ressert sur moi,

Me bat pour m'extirper du froid.

 

Autour de moi des corps enchevêtrés,

Font obstacle à mon besoin d’existence.

 

Difficile pour moi d’avancer,

De ne pas mourir d'impatience.

 

De cette eau noire je m'arrache à la pierre,

Me faufile vers la lumière,

Les parois ne peuvent rien contre moi,

J’ai cet instinct en moi.

 

Je viens de faire surface,

Leur jette un cri en pleine face.

Une main consent enfin à m’aider,

Je suis né.

 

Ma mère est morte dans l'opération.

Je suis seul dans le service des enfants prématurés.

Mon cou est encore rouge de ce cordon de vie

Qui aurait pu me tuer.

 

Je respire normalement,

Au chaud dans ce cocon de plastique,

Qui pourrait cependant,

Devenir mon sarcophage.

 

A travers les parois,

J'envisage le monde qui m'entoure.

Une femme coiffée de blanc

Se penche sur mon visage.

 

Elle est belle d'yeux bleus luminescents.

Derrière elle,

Apparait le couvre-chef d'un homme

Dont je devine les cheveux noirs.

 

C'est un calot vert qui le coiffe,

Des épaulettes sculptent ses épaules charpentées.

 

De son visage émane une chaleur,

Réconfortante.

Ces 2 êtres se penchent sur mon berceau,

Le regard attendri.

 

Que me veulent-ils ?

 

Pourquoi cette chaleur ?

 

Sont-ils là pour vérifier ma santé ?

 

Je suis seul au monde,

Et alors que leurs regards se portent sur mon cou tuméfié,

Ils semblent m'adopter.

 

Depuis toujours je fais ce rêve.

 

Est-ce ainsi que je suis né ?

 

 

Toile : Ebonics @LAdG, 1998.

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