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-1- IMAGES D’ENFANCE : Première bobine : âge tendre

-1- IMAGES D’ENFANCE : Première bobine : âge tendre

Pubblicato 14 mag 2024 Aggiornato 14 mag 2024 Romance
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-1- IMAGES D’ENFANCE : Première bobine : âge tendre

"Le film déroule sa pellicule, Sur l’écran blanc s’étale ta vie."

Première bobine : âge tendre

Une cicatrice sur le front, voilà la marque physique qu'il me restera, comme ma mère, une marque de notre enfance. L'histoire familiale raconte que j'ai pleuré et rampé à quatre pattes après ma mère Jeanine. Elle partait accoucher, une plinthe s'est mise en travers de mon chemin, mes yeux devaient être bien embués de larmes. Cette fois, c'était l'hiver, les routes étaient enneigées, le futur bébé ne se positionnait pas comme on l'attendait.

Ce fut une fille, fine et pâle ; je ne me souviens plus d'avoir vécu sans ma sœur Sidonie.
Les années passant, malgré nos dix-sept mois d'écart, Sidonie était aussi grande que moi, nous portions les mêmes tenues, parfois dans des couleurs différentes. Facilement, les gens nous prenaient pour des jumelles et cela nous amusait. Nos premières années s'écoulaient entre l'école, notre appartement, les week-ends à Aurion, les fêtes de Pâques et de la Toussaint chez mes grands-parents maternels.

Petite fille discrète et sensible, je pleurais facilement lorsque l'on me faisait des remarques. Nous allions à l’école avec des blouses. Je me souviens de celle, rouge et fleurie, qui m’accompagnait, comme une enveloppe sécurisante de la maison. Un dessin de poisson

n'avait pas du tout plu à la maîtresse : des gribouillis noirs, pourtant ils correspondaient parfaitement à ce que je souhaitais dessiner. Je ne comprenais pas son mécontentement. Elle me fit une scène, je n'avais pas dessiné comme il fallait. Ainsi, la colère d'une maîtresse est mon unique souvenir de l'école maternelle.

À partir du cours préparatoire, mes souvenirs sont plus clairs.
Pour nous rendre à l’école, nous descendons un chemin qui longe le cimetière, nous traversons un pré aménagé en parc où se trouvent un ou deux bancs et nous rejoignons le trottoir qui longe la route. Celle-ci est bordée de marronniers, ils font la joie des enfants. À l’automne, les marrons peuvent être plantés d’allumettes pour fabriquer des animaux. La plupart du temps, nous descendons avec plusieurs familles, le chemin ne semble pas long avec l’animation créée par le groupe.

Il y a Cathy, Sandrine, Fabien, David et Nicolas, nous sommes tous du même âge, à un ou deux ans près.
La rivière longe l’école, pour la traverser nous devons passer sur un pont métallique étroit, j’adore faire résonner mes bottes en cuir qui m’arrivent sous les genoux, elles sont extras. Une bataille devant l’école m’a impressionnée, pas les coups, pas le motif, juste le cartable qui a volé au-dessus de la barrière pour atterrir dans

l’eau. Tranquillement, le courant de la rivière l’a emporté, il apparaissait et disparaissait au bon vouloir des flots. J’étais très inquiète qu’un jour mon cartable connaisse le même sort, car je tenais beaucoup à mes affaires.

Pour mon cours préparatoire, je suis dans une classe du côté de l'école des garçons ; bien que la mixité soit là depuis longtemps, le nom reste. L'apprentissage de la lecture me plait, la méthode de la maîtresse va vite. À Noël, je sais lire.

Mes maîtresses ont toutes été sympathiques, à l'exception de celle de ma classe de CE2. La directrice était rude et autoritaire, elle aurait dû changer de métier.

Un matin, elle s'énerva après Sofien, qui ne comprenait rien à ses explications, ni de sa situation, trimballé par l'oreille de droite à gauche du tableau, la maîtresse lui hurlant dessus. Ce qui m'impressionna profondément, c'est l'oreille étirée de telle manière qu’elle saignait. Personne n'osait dire un mot devant cette scène stupéfiante.

Sur le chemin du retour, je réussis à dire quelques mots de cette expérience choquante à ma mère. Elle me rassura : des courriers étaient en cours, ce n'était pas la première fois. La directrice termina de nous enseigner jusqu'en juin dans une ambiance de terreur, mais son comportement ne déborda plus. Sofien reçut beaucoup de sollicitude de la part de ses camarades d'école

jusqu'à la fin de l'année. Tous partageaient sa douleur et son courage, il dédramatisait en faisant souvent des blagues ; mais nous étions tous traumatisés.

Le plaisir de la lecture de romans fut déclenché par ma maîtresse de CM1, Mme Pierre ; calme, discrète et efficace, elle fut un modèle.
Toujours timide, cette classe est celle dont je garde le meilleur souvenir. La maîtresse était sévère mais juste. Elle avait plaisir à nous enseigner. Elle avait déjà un certain âge, ses cheveux grisonnaient.

Nous avons étudié un livre, celui-ci nous a occupés plusieurs semaines. Nous avons progressé dans une longue histoire qui se déroulait dans le Morvan. C'était passionnant. Je venais d'être piquée au virus de la lecture. J'aimais aussi les mathématiques. Nous avions une boîte en plastique contenant des baguettes en bois. À chaque taille correspondait une couleur. C'était amusant, je me réjouissais lorsque le moment de ces manipulations arrivait.

Pour bien travailler, il fallait échauffer ses mains. Chaque matin, l'amusant rituel des mains qui s'échauffaient. Nous les faisions tourner et au signal : "Pattes d'oiseaux !", que lançait Mme Pierre, nos mains, coudes posés sur le bureau s'étiraient.

- "On relâche".

Avant de reprendre leur position de repos, de tourner et de recommencer...

À l'école, ma meilleure amie est Olinda. C'est une amie attentionnée, qui aime faire plaisir. Pour mon anniversaire, elle m'a offert une très jolie pochette "Charlotte aux fraises". Ce cadeau me touche, il est d'une belle qualité. Sur son chemin, Olinda s'arrête souvent au bureau de tabac pour acheter des bonbons. Olinda m'impressionne quand elle lit à voix haute, elle met le ton, elle vit l'histoire. Elle transforme la lecture en théâtre, même assise sur sa chaise.

Hector est mon ami de toujours. Cet ami dont on ne sait plus comment on l'a rencontré, tellement il fait partie de notre vie. Il a toujours été là. Un voisin du quartier, qui n'est pas dans la même classe que moi. Il a une âme de chef, c'est celui que l'on écoute, qui donne les directives au groupe. Hector a de l'aura ! Il vous attire, il vous intrigue, en tous cas il ne laisse personne indifférent.

Hector est original, il ne voit pas le monde comme les autres. Il vit avec son père qui parcourt la France pour faire des cartes postales. Son métier est spécial, il y quelque chose d'un peu mystérieux, surtout lors de ses absences. Hector ne semble pas avoir de mère. Comme son père, Hector prend des photos. Des photos des gens, de la foule, des photos d’animaux et de la

nature sauvage, il utilise le matériel de son père. Parfois, il a des idées sombres, il est souvent partant pour les bagarres, il sait faire parler ses poings, il a des vêtements déchirés. Hector m'aime bien, il ne me fait pas peur. Les chemins d'Hector sont parfois tortueux, pourtant il semble veiller sur l'équilibre du monde à sa façon.

Sidonie fait partie de ma vie, comme une partie de moi à part entière. Sa vie est ma vie, et inversement. Nous avons des amies différentes dans nos classes, mais la plupart sont des amies communes. Sidonie fait ce que je fais.

L’ombre d’une sœur peut aussi devenir pesante. Je n'ai pas de privilèges dus à mon âge supérieur. Je finis par vivre cela comme une injustice. Jeanine décide donc de m'en octroyer un et de m'apprendre à mettre en route le tourne-disque. Seule, j'ai le droit de placer le disque, un quarante-cinq tours ou un trente-trois tours, d'ajuster précisément le bras de lecture pour faire retentir la musique. Je ne suis pas dupe que Sidonie en soit aussi capable, mais j'en profite un certain temps avec fierté. Grandissant côte à côte, je connais ses qualités et ses défauts comme elle connaît les miens. La plupart du temps, nous sommes d'accord, mais parfois des conflits éclatent. L’orage passé, le temps de la réconciliation n'est jamais loin. Nous ne sommes jamais fâchées longtemps.

Notre immeuble se trouve sur un surplomb de la montagne, nous habitons "Molon dessus". Notre quartier est composé de plusieurs immeubles qui s’étalent sur plusieurs étages. Une barre de trois immeubles se situe à l'arrière, deux immeubles au crépi rosé se placent devant, tous sont reliés par des routes et des parkings. La plupart du temps, les enfants et leurs vélos attendent sur le parking supérieur ; quand tout le monde est monté, la course commence : descente, virage à gauche, plat du parking, virage à droite, descente et arrivée sur le parking du bas devant les garages. La course crée de l’excitation, un mélange de peur et d’enchantement, il faut juste être prudent avec les voitures qui peuvent surgir. Un champ et la forêt sont à proximité, nous ne vivons pas en ville.

Nous habitons un bel appartement au rez-de- chaussée, les décalages de niveaux nous permettent d’avoir deux petits balcons, trop étroits pour jouer. C’est facile de sortir, les enfants sonnent à la porte pour que l'on se rejoigne dehors. Sidonie et moi avons chacune notre chambre, mais la plupart du temps nous dormons dans la même.

Pour les fêtes annuelles, nous descendons en ville voir passer les défilés. Celui qui me plaît le plus est celui des majorettes. La musique jouée par la fanfare rythme leurs pas cadencés et les bâtons volent à l’unisson. Elles se suivent, en rang des

plus petites aux plus grandes, dans leur tenue similaire aux couleurs de la ville qu’elles représentent. Leurs jupes plissées et leurs chemises qui accentuent leurs mouvements nous font envie, sans compter leur chapeau qui leur donne fière allure.

Ces jours fériés sont particuliers. En rentrant, nous pouvons aller nous asseoir dans le pré sur le côté de l’immeuble, nous observons les delta- planes qui décollent de la montagne d’en face. Il y a déjà eu des accidents, c’est assez effrayant. Quand le spectacle est terminé, avec les copains nous prenons nos vélos et les tours de parkings reprennent.

Dans la famille, nous ne sommes pas croyants, pourtant j'ai été baptisée. J'ai une marraine et un parrain, mais nous n'allons pas à l'église.
Seule ma marraine Régine est pratiquante, mon parrain la nomme la "grenouille de bénitier". À l'école, nombreux sont les enfants qui vont au catéchisme. Cela a l'air amusant, ils font des jeux et des dessins.

Maman a accepté de m'inscrire une année au catéchisme, j'ai un cahier de format A5 avec des textes et des dessins. Le dessin d'un soleil a un côté merveilleux, rayonnant comme la présence de Dieu, même Sidonie voudrait le même. La personne qui nous fait le catéchisme nous parle de la vie de Jésus. J'apprécie surtout d'être avec mes amies. Dieu est-il là ? Je n'y crois pas.

Sidonie aussi a un parrain et une marraine. Sa marraine est une personne spéciale. Elle ressent les choses, elle possède du magnétisme. Elle s'en sert pour soigner. Michelle est une ancienne infirmière, elle a travaillé des années à Lyon dans des services de pointe.

Elle est veuve et remariée, sa triste destinée ne lui a pas permis d'avoir d'enfant. Décédée à la naissance, la petite est au cimetière.
"Pourquoi est-elle venue accoucher à la campagne au lieu d'accoucher en ville ?" répètent les gens pour donner une explication au drame. Adulte ou enfant, elle a toujours du temps pour nous tirer les cartes.

Elle habite un vieil immeuble au centre-ville, on entre par son magasin de chaussures en montant quelques marches usées en pierre. La vitrine est vieille et poussiéreuse, j'ai dû la voir vendre des chaussures une seule fois, elles sont d'une autre époque.

Les fins de journée de mes années d'école primaire se sont souvent terminées par un goûter chez elle. Ma mère disait que nous allions chez "la tante", car elle vit avec sa mère qui est surtout la tante de mon père. Elles vivent toutes les deux au milieu des chats qui sont très heureux, couchés au milieu des boîtes et des chaussures. Son mari n'est jamais là.

C’est toujours agréable de s'arrêter, si on oublie le bazar et la poussière. Les ondes sont hyper positives, ce sont deux âmes d'une extrême

gentillesse. Michelle a une voix douce et agréable, cette marraine s'intéresse à vous, elle sait vous écouter.

Les week-ends, nous partons à Aurion, il nous faut quarante-cinq minutes pour rejoindre le village. Nous traversons la ville et papa bifurque sur une route qui sinue au travers de la forêt. Parfois, on s’arrête regarder si des morilles ont poussé, souvent on croise du gibier, des chevreuils et des lièvres peuvent traverser la route. Le long d’une paroi rocheuse, on peut même observer une harde de chamois.

Mon père a des chiens de chasse, ils sont chez un de ses collègues, dans un parc au milieu des prés. Le matin, on enfile nos bottes de pluie et on part les promener. L’air est frais, nos bottes laissent des traces derrière nous dans la rosée. La promenade nous conduit vers plusieurs ruines d'anciennes maisons, il ne reste que des pierres qui parfois dessinent encore des murs. La plupart du temps, les toitures ont disparu. On fait des pauses pour voir courir les chiens, ils sont tellement contents.

Le plus souvent, Sidonie et moi jouons avec nos cousins Yan et Olga. Nous reconstruisons l’école avec des morceaux de bois qui serviront pour le chauffage l’hiver, ou nous courons dans les prés avec des bâtons.

Parfois, ma mère nous emmène jusqu’à la maison forestière voir mes autres cousines. Agathe a une belle boîte à musique avec une danseuse qu’elle nous autorise à ouvrir pour écouter les jolies notes et regarder tourner gracieusement la ballerine. Karine est plus turbulente, elle a un landau de poupée avec des grandes roues, dans lequel elle promène son chat qui se laisse habiller comme un bébé. Leur grand-mère tricote, un pull pour mon cousin, un pull le format en dessous pour Agathe et un autre pull plus petit pour Karine. Ainsi, nous héritons des pulls de trois tailles différentes en trois coloris variés mais de modèles identiques. Le dimanche, nous repartons pour une nouvelle semaine.

À chaque Nouvel An, nous faisons le tour de la famille de mon père pour souhaiter la bonne année à tous.
Mon père a une famille nombreuse : un demi- frère du côté de sa mère, et une demi-sœur et deux demi-frères du côté de son père.

Nous commençons le plus souvent par une visite chez sa demi-sœur. Elle vit avec son mari et sa belle-mère dans une ancienne ferme, la bâtisse est grande, ils nous accueillent dans la cuisine ou la salle à manger, le poêle chauffe les pièces. Chacun se donne des nouvelles ; vieillissants, ils parlent fort, notre temps d’enfant semble long à écouter ces histoires de grandes personnes. Nousrepartons avec des chocolats de Noël, notre patience est récompensée.

La visite suivante se fait à l’hôtel, le grand hôtel du village où le service bat son plein à chaque repas. Les portes battantes de la cuisine ne connaissent pas de répit, elles s’agitent en permanence sur le passage des serveurs. Le gérant et la gérante ne cessent pas de travailler ; comme leur surnom l’indique, ils continuent à gérer malgré leur âge avancé, l'heure de la retraite a pourtant sonné depuis longtemps. Nous arrivons au début du service, le tourbillon de l’activité a déjà commencé. Les commis, les serveurs et les cuisiniers s’affairent dans une valse ininterrompue, notre présence reste incongrue. Nous attendons le passage de chaque personne de la famille pour la saluer et lui souhaiter la bonne année, avant notre départ ils ne manquent pas de nous offrir des chocolats. Ainsi, la famille de mon père est perpétuellement en mouvement, on se croise, on échange quelques paroles, on prend des nouvelles sans vraiment se rencontrer.

 

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