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L’art de la fugue (1992) Stephen McCauley

L’art de la fugue (1992) Stephen McCauley

Publié le 13 avr. 2021 Mis à jour le 13 avr. 2021 Culture
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L’art de la fugue (1992) Stephen McCauley

Trente ans, l'âge mûr où l'on s'aperçoit qu'on peut pas compter sur l'élasticité du tissu, c'est sûr...

Quand il publie son deuxième roman, L’art de la fugue, Stephen McCauley a passé le cap fatidique des trente ans. L’âge où l’on se rend compte, horreur et damnation, de l’emprise du temps : c'en est fini des cartes de réductions jeunesse, de l’insouciance, de l’arrogante beauté juvénile. Il faut désormais prendre soin de son corps, les rides apparaissent et l’on doit prendre en main son destin au risque de voir passer sa vie devant soi. Habitant alors Boston, il choisit d’ancrer son personnage principal, un jeune trentenaire qui a peur de l’avenir, dans le quartier universitaire de Harvard. Il choisit une fois de plus d’agrémenter son roman d’un humour irrésistible qui cache une certaine profondeur.

En pleine nuit, le frère de Patrick lui téléphone quatre mois avant son mariage. Tony redoute visiblement le moment fatidique où il devra dire « oui » à sa fiancée de longue date, Loreen. Quasiment forcé par ses parents d'annoncer ses fiançailles, il a inconsciemment fui Boston pour se réfugier à Chicago. Insomniaque, Patrick est ravi que son frère cadet l’appelle en pleine nuit pour lui faire part de ses doutes et lui demander conseil. Il faut dire qu’il n’est pas dans une situation plus confortable : installé depuis plusieurs années dans une relation douillette avec Arthur, il se pose lui aussi des questions. D’autant que son compagnon le pousse à acheter une maison, symbole fatidique de l’ancrage de leur relation, et de sa vie d’homme mûr.

L‘étude de personnages qui constituent l’univers de L’art de la fugue est très fine. Tout le monde peut se reconnaitre dans ces personnages d’adultes fuyant la réalité. Le premier aime l’homme avec qui il vit mais est terrifié à l’idée de se dire qu’il ne rencontrera plus jamais personne, et qu’il s’installe sérieusement dans la vie. Le second tombe amoureux quelques mois avant son mariage et remet en cause tous ses projets d’un coup. Quant au troisième frère, il vient de divorcer et retourne vivre chez ses parents, revivant une crise d’adolescent et végétant sans envisager l’avenir.

Sans compter sur les parents de ces trois garçons : une mère qui ne manque pas un moment de critiquer ses rejetons et de les mener à la baguette et un père qui n’arrête pas de s’engueuler avec elle pour masquer la tristesse de sa vie conjugale et les regrets qu’il a accumulé tout au long de sa vie. Malgré cela, on rit énormément en lisant L‘art de la fugue. Stephen McCauley maîtrise l‘art d‘installer des situations totalement loufoques et d‘empêtrer ses personnages dans des histoires pas possibles, entre Patrick qui ment à son homme pour passer des week-ends de sexe avec son amant new-yorkais et sa meilleure amie Sharon complètement loufoque et en même temps foncièrement attachante.

Et toutes les petites péripéties de L'art de la fugue s’agencent parfaitement les unes aux autres, on aboutit à un microcosme jouissif prêt à exploser à tout moment. L’écriture légère mais assez recherchée de l’auteur permet également une réflexion assez intéressante sur le temps qui passe, les choix que l’on fait au moment du passage à l’âge adulte et les renoncements éventuels que cela engendre. Sans prendre parti pour aucun de ses protagonistes, Stephen McCauley laisse ses lecteurs libre de s’identifier à untel, et nous amène simplement à nous poser des questions sur la vie, l’amour, (les vaches).

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