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La Nuit du Chasseur (The Night of the Hunter, Charles Laughton, 1955)

La Nuit du Chasseur (The Night of the Hunter, Charles Laughton, 1955)

Publié le 20 févr. 2021 Mis à jour le 20 févr. 2021 Culture
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La Nuit du Chasseur (The Night of the Hunter, Charles Laughton, 1955)

La nuit du chasseur est un conte cruel truffé de références bibliques et doté d'un riche sous-texte psychanalytique. Dans un monde où la civilisation s'est effondrée suite à la crise de 1929, deux enfants livrés à eux même sont contraints de retourner à la nature pour échapper aux griffes d'un terrifiant prédateur humain. Les références à M le Maudit et l'expressionnisme allemand avec l'ombre portée du pasteur sur les enfants, les symboles phalliques (couteau, locomotive) ne laissent aucun doute: il s'agit d'un prédateur sexuel (l'argent servant de substitut).

Aucun adulte ne semble en mesure de protéger les enfants. Le pasteur est un substitut du père biologique. Ce dernier a en effet violé psychologiquement ses enfants en déchargeant le fruit de son crime sur eux. Il dissimule l'argent volé (que l'on peut associer au sperme) dans le ventre de la poupée de sa fille et contraint son fils au silence. Un silence qu'il est pourtant incapable de garder devant le pasteur, le lançant ainsi aux trousses des enfants, tel un passage de relai puisque lui-même est condamné à la potence. Le pasteur est donc une version grotesque, monstrueuse, sanguinaire du père. Il n'est pas étonnant dans ces conditions que John, le petit garçon, se tienne le ventre de douleur lorsqu'il assiste à l'arrestation de son père puis à celle du pasteur où il se délivre enfin de son terrible secret (les billets s'échappant de la poupée.)

Face au pasteur, la mère s'avère tout aussi défaillante. Elle se laisse séduire puis détruire sans lever le petit doigt, passive et impuissante. Les autres adultes (voisins, amis) se laissent tout aussi facilement abuser quand ils ne sont pas abrutis par l'alcool ou en proie à des pulsions perverses (sexualité vécue par procuration à travers la veuve). Les enfants n'ont d'autre choix que de fuir pour sauver leur peau et leur âme et d'errer dans la nature jusqu'à ce qu'ils rencontrent enfin Rachel Cooper, l'adulte salvateur capable de les protéger face au monstre. Rachel est le double inversé de Harry Powell sa foi religieuse n'est qu'amour et compassion face à la haine et au fanatisme des discours du pasteur. Ils sont liés dans l'âme humaine telles les mains tatouées de ce dernier, telle la scène où ils chantent des versions différentes du même cantique alors que le pasteur assiège la maison-refuge de la vieille dame et que celle-ci veille, sa carabine à la main.

La présence de Lilian Gish est un hommage au père du cinéma américain D.W. Griffith et à l'art du muet dont le film est imprégné. L'esthétique, sublimée par le chef opérateur Stanley Cortez marque les esprits avec un jeu d'ombres et de lumières d'une grande beauté et puissance expressive. Par bien des aspects la nuit du chasseur s'apparente à un rêve ou à un cauchemar.

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