Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Virus différent mais virus !

Virus différent mais virus !

Publié le 20 mars 2020 Mis à jour le 29 sept. 2020 Curiosités
time 4 min
1
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 55 lectures
1
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Virus différent mais virus !

Avant de vous raconter une histoire je voudrais m’étonner d’une expression employée par les femmes et hommes politiques de droite.

« Il faut maintenir une distance sociale » Cela voudrait-il dire qu’il ne faut pas mélanger les nantis avec les autres ? L’expression « distance physique » ne serait-elle pas meilleure ?

Cela dit cette remarque est une bonne introduction à mon histoire :

 

Histoire vraie comme d’habitude ! seuls les prénoms de mes amis ont été modifiés.

 

Je reçois un soir le coup de fil de Pierre, un ami qui a quitté le Nord avec Martine, sa femme pour trouver du travail ailleurs que dans le Nord.

De fait ils ont trouvé un travail de gardiennage dans le centre de la France. Ils sont concierges d’un château dont ils doivent entretenir le parc et une grande terrasse où d’énormes pots exposent sapins, arbres divers, fleurs.

Les propriétaires du château sont un couple dont aussi bien elle que lui sont PDG des deux plus grosses entreprises de la région.

Tout se passe bien pour mon ami et sa femme. Ils tissent des liens amicaux avec leur patron et les enfants du couple.

Noël 2019 arrive. Le château prépare cette fête qui sera familiale. La châtelaine et les enfants préparent le sapin mais ils ont peu de guirlande, peu de choses pour embellir le sapin. Martine, la femme de mon ami va alors chez elle et revient avec un tas de décorations et tout heureux les enfants peuvent embellir leur sapin de Noël.

Le jour de Noël les châtelains et leurs concierges boivent un coup ensemble. Martine offre même des petits cadeaux aussi bien à leurs patrons qu’aux enfants. « Ce n’était pas grand-chose m’explique Martine au téléphone, mais ça me faisait plaisir de leur faire plaisir. »

La relation était devenue amicale.

Trois jours après cette fête mes deux amis concierges reçoivent une lettre recommandée.

Ils sont licenciés.

Ce qui leur est reproché : un mauvais travail, des arbres mal taillées, une pelouse mal entretenue etc.

C’est le coup de massue.

Au téléphone j’entends mon ami crier : « Quels salauds ! quels salauds ! » - « Mon mari est en pleine dépression, raconte Martine, je dois tout faire, Pierre ne sait que crier ! »

Et Martine continue son récit.

Ils sont convoqués à un entretien préalable. Pierre crie : « Mais pourquoi, pourquoi ? » Martine ne peut calmer son mari qui d’ailleurs s’en va en criant et en pleurant. Il a 63 ans.

Martine reste seule mais elle continue l’entretien. Elle ne s’explique pas ce qui se passe. Que s’est-il donc passé ? Pourquoi ne nous avoir jamais fait une seule remarque sur notre travail. Pour Martine la raison est simple, « c’est parce qu’il a toujours été bien fait » assène-t-elle au patron. Quel jeu a-t-il joué ? Pourquoi cet accueil à Noël ?

Le patron ne se donne pas la peine de répondre. Il fait seulement une remarque : « A cause du corona virus, le gouvernement rallonge de deux mois le temps d’hiver pour l’occupation des logements. Je vous accorde (?) donc ces deux mois mais bien sûr vous me paierez un loyer. »

« J’étais écœurée, me dit Martine, j’étais devant un homme froid que je ne reconnaissais plus. Je lui ai répondu que nous n’aurons plus de salaire et que nous ne pourrons donc pas payer. J’ai fini en lui disant que ce seraient les prud’hommes qui décideraient. »

Martine a du mal à retenir ses larmes. J’essaie de lui remonter le moral. J’entends au loin Pierre crier : « Nous avons besoin de toi ! » Que répondre ? je suis loin d’eux en kilomètres ! Je sais que Pierre est adhérent à la CFDT. Je demande à Martine s’ils ont prévenu quelqu’un du syndicat. Elle m’apprend en souriant qu’elle aussi s’est syndiquée pour obéir à Pierre. De fait ils ont téléphoné mais ils habitent loin de la ville pourtant le responsable syndical leur a dit de venir le voir. « Il pourrait venir, m… » crie Pierre.

J’insiste pour qu’ils embêtent (j’ai eu un autre mot...) la CFDT parce qu’elle doit mettre un ou une avocate à leur service. La cotisation doit bien servir à quelque chose !

Que c’est difficile de soutenir quelqu’un lorsqu’il est loin de soi !

J’écoute encore Martine coupé de temps en temps par un cri de Pierre. Je leur dis qu’ils doivent me tenir au courant bien que je ne puisse être solidaire d’eux que de loin…

 

C’est quand même incroyable cette histoire ! On ne peut vraiment pas réduire « la distance sociale » !

Il y a véritablement des patrons caractériels ! dangereux pour notre avenir. Ils ont droit de vie et de mort sur celles et ceux qui sont à leur service qu’ils traitent comme des esclaves dont ils se débarrassent sans problème quand ils en ont envie.

Il y a des virus de toute sorte !

J’ai mal dormi.

lecture 55 lectures
thumb 0 commentaire
1
réaction

Commentaire (0)

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Curiosités
Pékinoises
Pékinoises

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. Loin du pays du solei...

Bernard Ducosson
1 min
Hoquet
Hoquet

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie.

Bernard Ducosson
1 min
oh, la vache !!
oh, la vache !!

Photo vache folle sur wikipédia (j’avais en 2000, un amusant fic...

Bruno Druille
4 min
Chapitre 3
Chapitre 3

De nouveau dans mon lieu favori et dans une position confortable, je me cale correctement contre ma tête de lit en gar...

Aurore Dulac
12 min
Bissextile
Bissextile

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. Un jour de plus sur u...

Bernard Ducosson
1 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur