Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Et maintenant le silence

Et maintenant le silence

Publié le 30 mars 2020 Mis à jour le 28 sept. 2020 Curiosités
time 3 min
0
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 22 lectures
0
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Et maintenant le silence

Et maintenant le silence.

Samedi 28 mars 2020

 

Le confinement arrive à point nommé pour retrouver du sens dans nos vies décharnées. Pour redonner de l’estime, du mouvement à nos plumes atrophiées.

Exsangue. Voilà le mot qui me vient pour décrire nos existences pressurisées.

Le normal et le pathologique

Et si la situation que nous vivions actuellement s’apparentait à la normalité. Et si tous ces avions cloués au sol à Orly, à Roissy, et aux quatre coins du monde pouvaient témoigner d’un monde nouveau, celui de la mesure… Et si cette pandémie devenait une opportunité !

L’opportunité pour nous de voir le monde en sa beauté. De voir un monde au ralenti dans ce qu’il nous propose, au rythme des saisons. Tout le monde était stressé, épuisé, exaspéré par le rythme infernal de l’étuve dans laquelle nous nous trouvions. La mature allait casser. Nous allions à une vitesse supérieure à celle que notre navire pouvait endurer. D’un seul coup d’un seul, les voiles se sont affalées, le navire a continué par sa force d’inertie, puis s’est immobilisé. De là, stupéfaits, inquiets, nous avons commencé à observer l’océan. Il y avait là, Aurélien Barrau, Corinne Pelluchon, François Jullien, Claire Marin, Edgar Morin, Cynthia Fleury, Pierre Rabhi, Nicolas Mathieu, Pablo Servigne, Corinne Morel Darleux et tant d'autres...

Et tous de sourire finalement, tous de prendre la mesure de cette obligation de remettre de la pensée dans nos existences.

L’époque est certes tragique. On entend le tocsin qui sonne. La nature nous envoie à travers cette pandémie, un avertissement sans frais. Si nous ne parvenons pas à juguler cette course effrénée, nous allons tous sombrer. Cette mise au point mort est la seule manière de rester vivant.

Mais nous devons prendre conscience que cette situation qui peut paraitre extraordinaire, est en réalité, un retour à la normale. La reprise de toutes nos activités, la reprise de notre productivisme forcené prôné par tous les économistes écervelés sera une reprise de la conduite pathologique de nos sociétés qui nous conduit tout droit vers un fatal abîme.

Sombre folie que de vouloir le retour à la « normale »que j’entends dans tous les « éditos éco », la reprise d’une activité « comme avant » avec seulement la perte de quelques points de croissance, qui seraient le linceul du monde qu’on laissera (ou pas) à nos enfants.

Nos enfants ont eux aussi du mal à appréhender le confinement. On les empêche de sortir, de courir. Le président leur dit que nous sommes « en guerre », ce qui les surprend. En guerre contre qui, contre le printemps ? contre le silence ? la décroissance ?

Certes l’épidémie est fulgurante et parfois violente, tragique même. Mais n’est-elle pas à la hauteur de ce que nous n’avons pas su faire?

Garder la mesure de nos existences, retrouver l’intimité de nos vies, la fertilité de nos silences et cesser de vivre à crédit sur le dos de notre planète. L’oiseau qui fait son nid à côté des terminaux d’Orly va certainement vivre le plus beau printemps qui lui soit donné.

Alors oui, tous les matelots amassés sur le pont qui fixent l’horizon ont raison de penser que seule cette « catastrophe » peut nous sauver. Peut sauver l’humanité, si nous parvenons à lire ce qui nous arrive.

Allons dans les champs rejoindre les agriculteurs qui ont besoin de main d’œuvre, mais exigeons que les cultures ne soient plus celles d’un monde en folie, répandant poisons et pesticides. La Bretagne, terre agricole par excellence connait aujourd’hui encore un air des plus pollués, alors que tout est à l’arrêt. L’air est pollué par le rejet des terres agricoles. Commençons cette révolution  par nos cultures, nos semences. Le monde reprendra sens par ses racines, par ce qu’elles préfigurent de notre avenir. Si l’on continue de jouer les apprentis sorciers avec la chimie, notre destin est scellé.

J’entends le tocsin qui sonne dans cette brume de mer, tout le monde doit pouvoir l’entendre, le son est clair. Nous devons en cela descendre du piédestal sur lequel le monde d’avant nous avait placés. Nous sommes à présent les deux pieds dans la terre et devons retrouver le sens des gestes primaires.

lecture 22 lectures
thumb 0 commentaire
0
réaction

Commentaire (0)

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Curiosités
Pékinoises
Pékinoises

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. Loin du pays du solei...

Bernard Ducosson
1 min
Hoquet
Hoquet

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie.

Bernard Ducosson
1 min
oh, la vache !!
oh, la vache !!

Photo vache folle sur wikipédia (j’avais en 2000, un amusant fic...

Bruno Druille
4 min
Chapitre 3
Chapitre 3

De nouveau dans mon lieu favori et dans une position confortable, je me cale correctement contre ma tête de lit en gar...

Aurore Dulac
12 min
Bissextile
Bissextile

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. Un jour de plus sur u...

Bernard Ducosson
1 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur