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Plafond de verre, ciel de lit ou vert de terre et fleurs ?

Plafond de verre, ciel de lit ou vert de terre et fleurs ?

Publié le 7 févr. 2021 Mis à jour le 9 févr. 2021 Entrepreneuriat et start-up
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Plafond de verre, ciel de lit ou vert de terre et fleurs ?

Je suis souvent sollicitée en tant que psy pour des conférences et ateliers en entreprise qui permettraient de travailler "le féminin" : l'empowerment et le leadership rose. Lorsque j'avance ma proposition, elle est souvent refusée. 

Je connais ce mécanisme de défense psychologique à outrance qui est de nier le déni,  puisque je vais parler  publiquement de ce dont on ne veut pas, pour inentendable plutôt que pour indicible : l'actualité autour de l'inceste montre bien ce revirement du secret bien gardé par l'environnement plutôt que par la victime. Mieux vaut alors avancer à pas de velours...

A l'eau de rose

En édulcorant mon propos liminaire je parviens moi-même à dépasser par instants ce plafond de verre qui sépare aussitôt les conférenciers de la "norme mâle" dominante - des interventions rondément menées, epprouvées, maîtrisées, valorisantes et valorisées - de celles de la "fait mêle". La suite dépend des participants. Souvent ils foncent "pelle" mêle dans ma proposition d'authentique réflexion et partage vivant, sans tabous ni réglements. Ils foncent autant qu'elles le font.

Le donneur d'ordre, la donneuse d'ordre le plus couramment, une DRH ou une DirCom, jubile sur le moment, puis, prend peur et me "recadre" dans une évaluation irréprochable de tout ce qui a manqué à mon propos pour que le "personnel" reste une force de travail sans se répandre en états d'âme dangeureux pour le mythe de la corporation : des valeurs préemptées et prédéfinies y compris dans la tendance de la "raison d'être" qui reste de se faire une raison.

Me permettrez-vous ici de gratter le plafond de verre et, du moins, en faire vitraux ou pastels seyants puisqu'il est autant de verre que la pantoufle de Cendrillon ?

Le préservatif de la demoiselle n'était qu'une peau de vair, précieuse fourrure, mais peau contre peau plutôt que silice armé ou béton. La culture a transformé cette matière réelle, souple et animale en l'image d'un brillant : raide, fragile et invisible autant qu'infranchissable. Calotte de glace qui aujourd'hui fond plus qu'elle ne casse. De part et d'autre de son tranchant. 

L'image du plafond de verre rassure plus d'un et dissuade plus d'une : rigide et éclatant. Ce serait trop d'effort et de fracas que de passer la tête par là. Si je vous dis que c'est du vair ou du ciel aussi ouateux et accueillant ? Ces dames peuvent se restreindre tout autant. Puisque ce sont elles qui cherchent à être dures, solides, imposantes pour asseoir ou du moins justifier leur "ascension". Cendrillon descend les escaliers en courant.

De chair et dame 

J'ai assisté récemment à une "étude de cas" entre professionnels me permettant de prendre part à ce débat sans fin sans y mettre fin : en faire un ébat à chaque fois. En étude de cas, un accompagneteur rapporte une situation ou la joue avec la ou les personnes de son choix.

Ici une pseudoanonymisée Morgane se faisait aider par une coach pour "trouver sa place" dans un Comité de Direction à dominante masculine. Un de ses collègues masculins dans cet organe de direction hostile rapportait en séance tripartite, à la coach et à la coachée, les manques et les errances constatés dans le comportement de sa "chère amie".

Morgane alchimisait aussitôt les dires ravageurs du modèle masculin voulant l'aider "tendrement". Elle se défendait sans attaquer comme seules les femmes le font : leur force psychologique est la sublimation. Celle du masculin étant bien au contraire la sur-réalisation et la sur-protection, dans une inhibition manifeste de leurs affects et de leurs désirs bien trop sexuels et violents.

Il n'y a rien de très insurmontable pour Morgane dans ce contexte "bienveillant" et "opérant" - résume-t-il à sa façon.

Le patron parle de l'impatience voire de la fougue de la jeune femme lorsque les sages élucubrent. Morgane reconnaît son ignorance des vertus de ces tours de table, son enthousiasme  pour quelques enjeux seulement et la modération dont elle pourrait être capable.

Heureusement une flamme et une larme demeurent dans ce passage trop rapide de solide à aérosol.

La transition est le propre du féminin, intime, cyclique, fécond et hautement transformateur en profondeur.

Morgane se hasarde à ajouter les seuls éléments de réalité qui manquent à l'évidence matérielle rapportée par le témoin, deux éléments qui dominent la réalité psychique et qui délimitent notre humanité : l'espace et le temps.

- L'espace est l'écosystème formé par les vivants et non la très clinquante salle de haute réunion.

- Le temps est le processus de vie ensemble et de vie singulière à chacun.

Morgane reprend ses moyens naturels et cultivés pour se dire, elle, lui et l'assemblée :

- J'ai observé que vous vous emparez de sujets formels, pour moi à faible enjeu, pour dévélopper des échanges très largement plébiscités, investis de chacun et trop longuement en assemblée. Lorsque j'interviens sur ces sujets il est vrai que je souhaite clore sans rien renier, rappeler, rassembler et synthétiser. Souvent l'un d'entre vous relance le débat sur un détail. Je ne sais pas de quel côte se situent alors l'impatience, l'intolérance et l'acharnement...

La coach s'empresse de reformuler cette intervention nature et sensée de sa "protégée" : calotte de verre ou de vair ? 

- J'entends vos deux propos. Je vous propose de travailler le style d'intervention de Morgane, et ensuite, une fois que nous aurons achoppé à l'irréductible de sa personnalité, il sera temps de la reconnaître et de se reconnaître chacun dans son caractère, et de se donner des règles en effet, de prise de place et de temps limité.

En apparence la "norme alitée" reprend à ce stade le dessus ou plutôt le dessous. Chacun est satisfait. 

Mais non. Le désir poind sous le besoin et la contrainte. C'est d'une matière vivante dont il est question : la psychodynamique de chacun et la dynamique de groupe humain. La dynamique de groupe se range au plus simple commun dénominateur et demeure  homéostasique, toujours de raccord, bien plus que la nature ne l'est, pour des raisons de pouvoir et de jouissance tout autre que celle des besoins vitaux et du véritable désir de co-développement.

L'arrivée seule d'une femme intelligente et naturelle dans ce système provoque tant de remous souterrains qu'on se situe au dessus d'elle et qu'on la fait coacher d'une autre femme bien ficelée, sous contrat, de verre autant que de vair, tenue à ne pas dévaler les marches ni se défaire du toit qui l'abrite et la nourrit le temps imparti. Puis repartir avec la solde et la fierté d'avoir animé un CoDir. Sauf à rentrer en relation duale, puissante et fractale de l'univers en expansion. Structure de base de la relation. Coéfficient multiplicateur des potentiels cachés. Rayonnement.

La structure de la relation

La structure accessible, peut-être pas pour "tout faire péter" mais pour redistribuer le "pêle-mêle" , pour le reconstituer à l'avantage tant de l'ensemble que des parties, y compris contre leur gré manifeste, est ici le doublé coach-coaché sans le réduire au caractère de genre. En présence d'un duo il est toujours six duos présents : le père et la mère de chacune apportent les ingrédients du féminin et du masculin et de leur liaison.

Si les deux esprits libres parviennent à établir une relation sincère, à la fois intime et ouverte, au masculin et au féminin, à s'intéresser l'une à l'autre et à leurs mondes bien plus vastes que leurs  matrices utérines et celle de l'entreprise, chacune en sortira convainquante, sublime au moindre recoin et par tous les temps, comme le sont la nature et la véritable création : artistique, culturelle sans être cultuelle, libérée des réalités, imaginaire et cultivée.

Si la subsidiarité écosystémique, la relation discrète, les liens faibles mais puissants, le bien être au travail à la maison, l'attention non plus captive mais accordée en pleine conscience et bien d'autres ressources naturelles personnelles et collectives appellent à votre esprit ouvert en lisant ces quelques lignes, suivez nous et contribuez selon l'envie et les possibilités. Nous sommes un groupe réflexif et actif sous la bannière écosystémique de l'humain vivant. J'apporte ici mes réflexions personnelles pour aider à l'ouverture et à l'essaimage les plus humains. Je suis psychanalyste et socioanalyste, enseignant universitaire et auteure. Vous pourrez accéder à mes travaux approffondis sur mon site www.ever-mind.fr 

 

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